- Belfort, 8 Juillet 1999 -
(Damien, Pontarlier)



Pour sa onzième édition, le festival franc-comtois des Eurockéennes situé à Belfort (90), décide de créer l'événement et passe de 3 à 4 jours. Ainsi, les journées du vendredi, samedi et dimanche restent d'actualités, proposant une affiche toujours aussi éclectique, avec entre autres, Lenny Kravitz, Marylin Manson, Al green, Placebo, Eagle Eye Cherry ou encore Hubert-Félix Thiefaine. La grande nouveauté est le rajout d'une journée de festival le jeudi, journée que les programmateurs ont décidé de placer sous le signe du metal. Et qui mieux que Metallica pour assurer la tête d'affiche d'un tel événement… D'autant que les Four Horsemen n'ont jamais joué dans un festival français digne de ce nom…
Après de multiples modifications (annulation de Monster Magnet, …), c'est finalement Shovel, Mass Hysteria, Mercyful Fate et Angra qui partageront l'affiche avec Metallica, se répartissant sur les trois scènes du site. Ce n'est qu'en fin de soirée que Metallica investit la grande scène des Eurockéennes sur l'intro classique " The Ecstacy of Gold ", suivie par un " Breadfan " du meilleur effet. Premier constat : le groupe entend clairement se faire plaisir mais aussi faire plaisir à ses fans en proposant une set-list que l'on pourrait qualifier de best-of. Cette impression se confirme avec l'enchaînement de " Master of Puppets " joué en entier, " Of wolf and man " puis de " The thing that should not be ". L'ambiance est nettement meilleure que pour les autres concerts de la journée, la majeure partie du public étant clairement venue pour Metallica. Certains fans die-hard se sont même agglutinés aux barrières de sécurité placées devant la grande scène dès leur arrivée sur le site du festival, ne se déplaçant même pas vers les autres scènes pour voir le reste de la programmation…
Le groupe enchaîne ensuite avec une triplette tirée des albums Load et Reload : " Fuel " (sur lequel James harangue la foule en hurlant "Gimme fuel, gimme fire, gimme that which I desire " accompagné des effets pyrotechniques habituels), " Memory remains " et " Bleeding me ". L'ambiance électrique de début de concert retombe légèrement sur ce dernier morceau que la totalité du public ne connaît manifestement pas. Qu'importe, le groupe balance deux classiques pour réveiller la foule et faire chanter ses fans (" Seek & destroy " et " For whom the bell tolls ") avant de re-puiser un morceau de Load, l'excellent " King nothing " toujours aussi groovy, suivi de " Wherever I may roam ".
Puis les lumières s'éteignent et des bruits de coups de feux et d'explosions retentissent… Les effets pyrotechniques et autres jeux de lumières éblouissent le festival sur un " One " absolument fabuleux. Le groupe enchaîne sur un morceau old-school qui ravit les fans de la première heure " Fight Fire With Fire " avant qu'un roadie n'apporte un tabouret à James.. Tout le monde comprend instantanément qu'il s'agit de " Nothing Else Matters " et le public chante à l'unisson avec Jaymz…De quoi donner la chair de poule aux plus durs des metalleux… Le frontman commence d'ailleurs la ballade seul à la guitare acoustique avant de mettre un coup de pied dans son tabouret et d'être rejoint par le reste du groupe sur le final électrique du morceau… S'ensuit alors " Sad but true " d'une lourdeur absolue, " Creeping death " et " Die Die my darling ", la reprise des Misfits.
Ce qui est particulièrement frappant, c'est le plaisir que semble prendre le groupe à jouer ensemble, se lançant sans cesse des sourires, des coups d'œil complices, jammant constamment comme sur " Fixxxer " ou " Until it sleeps ". Point d'orgue de cet excellent état d'esprit : la traditionnelle reprise de " Am I evil ? " qui verra un Lars Ulrich déchaîné au chant… Mémorable !!! Le rappel sera également composé de deux hits incontournables " Enter sandman " et " Battery ".
Deux points noirs sont néanmoins venus entacher ce show : le premier concerne Kirk Hammett qui (par excès de décontraction ???) nous gratifia de quelques pains pendant ses soli…
Le deuxième est à mettre à l'actif du festival qui programme une telle soirée un jeudi, ignorant sans doute que la majeure partie du public n'est pas en week-end le jeudi midi… Résultat : seulement (tout est relatif…) 15.000 personnes présentes contre 25.000 en moyenne pour les autres journées du festival, ce qui poussa les organisateurs à supprimer cette journée dédiée au metal pour revenir au format à trois jours…Dommage…
Le bilan général de ce show reste cependant plus que positif : la chance de voir le groupe heureux d'être sur scène, qui plus est dans un festival français, une très bonne playlist (équilibre parfait entre vieux et nouveaux morceaux) et un son particulièrement massif qu'il est possible d'apprécier sur l'excellent mais néanmoins très rare bootleg du concert dont voici la cover…

Damien, Mai 2005