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MetallicA -
"Four Horsemen... in Black"
Si
chacun le surnomme aujourd'hui "album noir" ou "black album",
le fameux opus des Horsemen est en fait éponyme. Récit de la
naissance d'une légende...
Succéder
à "Master Of Puppets" et "...And Justice For All"
ne semble guère aisé. Aussi, les Thrashers de la Bay Area décident
en 1990 d'entreprendre un parcours du combattant sans précédent
pour ce qui allait être un tournant majeur dans leur carrière.
Ils virent leur producteur et s'octroient les studios "One on One"
de Los Angeles pour 10 mois, en faisant leur quartier général
exclusif. Durant cette période, aucun autre groupe ne foulera le sol
de ce que beaucoup considèrent comme un sanctuaire.
Pour mener à bien ce projet titanesque, MetallicA fait appel à
un professionnel de renom : Bob Rock. Cet ancien bassiste qui a travaillé
aux côtés de Bonjovi et Ritchie Sambora se retrouve alors face
à un cruel dilemme. En effet, Sambora, son ami de longue date vient
de lui demander de produire sa prochaine oeuvre...
Indécis, Bob part en voyage, laissant au temps la lourde tâche
de lui indiquer la bonne voie. Alors qu'il traverse le désert du grand
Canyon, il fait halte à une station service pour faire le plein et
se restaurer. C'est là qu'il croise un homme vêtu d'un T-shirt
orné du célèbre logo dessiné par Hetfield. Perplexe,
il pénètre à l'intérieur de l'établissement
où... la radio diffuse Metallica. Il n'en faudra pas davantage à
Rock pour prendre sa décision après ces deux coïncidences
qu'il perçoit comme un signe du destin. Dès lors, tous les ingrédients
de la réussite semblent réunis. C'était sans compter
la méfiance de nos chers gaillards...
Jaymz et Lars ont en effet beaucoup de mal à devoir intégrer
dans les prises de décisions, une troisième personne susceptible
de porter atteinte à la dictature bicéphale qu'ils exercent
depuis déjà 10ans.
Bob : "Ils
se méfiaient de moi et ne tenaient pas compte de mes commentaires :
ils m'ignoraient."
Lars : "Bob s'asseyait et nous exposait ses idées, des
trucs complètement dingues... Il nous a fallu un certain temps d'adaptation.
On devait apprendre à se connaître, à se tester".
Lars : "Il pouvait à peine se glisser dans l'entrebaillement
de la porte puis il a fini pas l'ouvrir entièrement pour nous montrer
une autre façon de jouer. C'était étonnant. Avec le recul,
les neufs mois passés en studio ont été un enfer. Nous
étions réellement réfractaires."
Jaymz : "On voulait être certains que c'était le
bon et qu'il ferait avancer Metallica. On lui a fait subir quelques misères
mais il semble avoir plutôt bien survécu."
Et quelles misères ! Les Mets n'en finissent plus de chambrer leur
producteur. Ils sortent des archives une pochette de disque sur laquelle figure
une vieille photo de lui. Les commentaires sur sa coiffure vont alors bon
train. Les poses lassives et explicites sont également monnaie courante
dans le dos de cette tête de turc toute fraîche qui permet à
Jason d'avoir un peu de répit.
Fort
de son expérience et d'une personnalité à toute épreuve,
Rock ne s'en laisse pas compter et chatouille à son tour ses bourreaux
: "Les mecs d'Anthrax les taquineraient sans doute si c'était
mélodieux et réussi". Le respect s'instaure alors... entraînant
des avancées titanesques dans le mode de fonctionnement de Metallica.
Jaymz : "Quand on écoute "Justice", on entend
clairement que nous avions besoin d'être guidés.. Je ne dénigre
pas l'album, à l'époque c'était très bien, mais
on comprend tout de suite qui l'a produit et mixé. La batterie et les
guitares étaient fortes, c'était donc Lars et moi".
Si Metallica est à bout de souffle, épuisé par la tournée
"Justice", les four horsemen n'en demeurent pas moins motivés
par cet enregistrement qu'ils pressentent comme décisif dans leurs
vies et se présentent soudés aux premières sessions.
Jaymz, barbu et dodu, Lars à l'oeil perçant, Kirk au cheveu
hirsute et Jason, décomposé et affichant la pire coupe de l'histoire,
débutent les
premiers enregistrements dans une ambiance
de concentration quasi-scolaire.
Lars : "Le premier titre auquel nous nous sommes attaqués
reposait sur un riff de Kirk. Il est ensuite devenu 'Enter Sandman' ".
Kirk : "Je l'ai composé dans ma chambre d'hôtel,
vers 3h du matin. J'étais furieux et je me suis dit que j'allais sortir
un riff bien violent".
Bien
que la partie d'Hammett plaise au groupe, Ulrich lui apporte quelques modifications
qui élèveront Sandman au firmament des tous meilleurs titres
Metal de l'histoire. Aujourd'hui encore, il aime rappeler au frisé,
le regard malicieux et transpirant l'orgueil, que sans ses améliorations,
il vivrait toujours dans l'East Bay.
Des améliorations, le duo Ulrich / Rock en apportera son lot. "Sad
but True" subira d'ailleurs leur jugement salvateur pour devenir ce qu'elle
est aujourd'hui : Un hymne en puissance. Cliff Burnstein, Président
de Q-Prime management (l'entreprise "Metallica") y voue d'ailleurs
un culte sans bornes et se plaît à raconter cette anecdote personnelle
:
"Sad est sans aucun doute l'un des riffs les plus heavy que je connaisse.
Quand on m'a anesthésié pour extraire mes dents de sagesse,
c'est la dernière chose que j'ai entendue. C'est la musique idéale
chez le dentiste!".
Plus
qu'un studio, le "One on One" devient peu à peu une sorte
de laboratoire où manipulations matérielles et expérimentations
sonores
tendent effrontément vers la perfection.
Lars
: "Il nous fallait oublier le passé, faire évoluer notre
musique en terres inconnues."
Alors
que la petite troupe s'attèle à la tâche,
deux personnalités fortes se prennent le bec à n'en plus finir.
Intolérance, exigences, égoïsme, horaires... Tout est prétexte
à la discorde et donne quelques signes de ce que seront leurs joutes
verbales et conflits d'intérêt / caractériels lors de
la longue et pénible élaboration de St-anger, bien des années
plus tard.
Jaymz : "Lars et moi avions des horaires de travail différents.
C'était un hibou. Il voulait travailler de nuit et se reposer le jour.
J'avais du mal à comprendre car je préfère travailler
le jour et prendre le soleil pendant les pauses. J'arrivais le premier au
studio, suivi de Lars qui enregistrait quelques parties."
Bob : "Nous travaillions trop et ne dormions pas assez".
Lars ira même jusqu'à exiger de Jaymz qu'il chante et pousse
sa voix malgré une angine douloureuse. Furieux, Papa Het s'exécutera,
non sans avoir au préalable fait usage de toute la diplomatie que nous
lui connaissons.
Jaymz à Lars : "Je ne te demanderais pas de jouer si tu
avais un bras cassé !"
Jaymz : "Mes attentes n'étaient pas si importantes que
celles de Lars. Nous avions de bons morceaux, en tout cas les meilleurs dont
nous étions capables... Comme chaque fois."
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Greg, Webmaster