LA
STORY
Lars Ulrich est un jeune homme d'origine danoise, qui, en août 1980, déménage aux Etats Unis avec toute sa famille pour préparer une carrière de joueur de tennis. Seulement voilà : Le tennis n'est pas le rêve de sa vie et le Lars s'ennuie ferme. Secrètement, il espère déjà fonder un groupe et ainsi emprunter la voie de son idole et maître : Ritchie Blackmoore, guitariste de Deep Purple.
Tout
a en fait débuté à Copenhague après un concert
du groupe en question alors qu'il avait neuf ans... Lars est subjugué
et s'empresse dès le lendemain de réunir ses maigres économies
pour acheter son premier album, "Fireball", (un des meilleurs disques
de Blackmoore & Co.), avec lequel il s'initie au rock. Il a dès
lors trouvé sa motivation et n'en démordra plus...
Pendant ce temps, à Downey, une des banlieues de Los Angeles, James Hetfield, se traîne péniblement dans un climat social délicat. Il partage avec quelques amis son goût pour la musique et forme quelques groupes pour jouer dans les fêtes typiques de lycées. Différents projets prennent forme peu à peu. Ils créent de nouveaux groupes comme Obsession, Phantom Lord et Leather Charm où il partage la direction des opérations avec son meilleur ami Ron McGovney, qui l'installe dans une des maisons vides que sa mère possède en ville et qui fera dorénavant office de salle de répétition. Sans sortir tout de suite de la médiocrité ambiante, ils passent de bons moments à reprendre et retoucher les titres de leurs idoles, Thin Lizzy, Black Sabbath et beaucoup d'autres, en accélérant les tempos.
Lars,
quant à lui, n'a pas encore de groupe stable mais continue son apprentissage
avec une batterie toute neuve après avoir définitivement rangé
ses raquettes au grand désespoir de son père. Il se lance donc
dans le recrutement et contacte Jaymz et Ron avec qui il avait déjà
tenté quelques essais peu concluants. Le courant passe bien, les goûts
et influences convergent... La légende est en marche... Il ne lui manque
qu'un nom.
Selon la mythologie "horsemenienne", il aurait été
"volé" par Lars à un journaliste qui cherchait un
titre à son projet de magazine. Ce pauvre gratte-papier a commis l'énorme
erreur de soumettre au batteur Danois les deux propositions entre lesquelles
il hésitait, à savoir Metallica et Metal mania.
Lars lui a ainsi conseillé l'autre nom afin de s'approprier celui que
nous connaissons tous...
Les
trois s'appliquent dès lors à trouver un second guitariste...
Après l'enregistrement de la célèbre et introuvable démo
"No life till leather" avec Lloyd Grant, guitariste
de blues de son état, uniquement présent en dépannage,
Metallica enrôle Dave Mustaine.
Malheureusement, ses rapports avec Jaymz s'avèrant houleux et sa consommation
de substances illicites se faisant chaque jour plus importante, il est délicatement
évincé par les autres qui lui envoient un ticket de bus sur
le dos duquel ils ont écrit : "Casse-toi. Vite."
C'est donc Kirk Hammet qui reprend le flambeau une fois débauché de chez Exodus.
Tout semble réuni pour que la machine se mette en route mais un autre problème émerge. La motivation de Ron se fait de plus en plus douteuse. A son tour, il fait les frais de la dictature Ulrich/Hetfield.
Les
fausses pistes s'enchaînent pour lui trouver un successeur. MAIS, alors
que Lars & Jaymz se préparent à assister à un concert
local comme il y en a tous les jours, ils distinguent du fond de la salle
le plus incroyable solo de guitare qu'ils aient jamais entendu. En s'approchant,
la surprise est énorme! Cette abondance de notes véloces et
précises n'émane pas d'une guitare mais d'une basse... C'est
leur première rencontre avec celui qui deviendra le quatre-cordiste
ultime de la formation : Cliff Burton.
Les
Horsemen enregistrent donc en 1983 leur premier album "Kill'em all",
un receuil ultra explosif de riffs acérés et novateurs avec
un son à l'implacable efficacité pour l'époque. A l'origine
il était prévu que ce premier opus s'intitule "Metal up
your ass" (un slogan trouvé par Lars bien avant que Metallica
ne soit fondé). Mais pour des raisons liées aux plaintes imminentes
des représentants de l'Amérique puritaine et bien-pensante,
le nom a été remplacé par "Kill'em all"...
Allez savoir pourquoi, le nouveau titre n'a pas choqué grand-monde...
Certains y auront sans doute vu (en ce début des années 80,
n'oublions pas!!!!) dans le rouge et le marteau de la pochette une symbolique
prônant la mort du communisme... God bless America!
Peu
importe, les Mets enchaînent Ride the lightning en 1984 et Master
of puppets en 1986. Ce sera le chant du cygne pour Cliff qui décède
lors de la tournée Danoise, écrasé par le bus qui devait
l'emmener à Copenhague suite à un dérapage sur une route
verglassante un matin de septembre 86.
Les trois autres ne s'en tirent qu'avec quelques écorchures mais les
blessures psychologiques sont plus profondes. L'existence même du groupe
est remise en cause... Personne n'oublie Cliff, (Jaymz porte aujourd'hui encore
sa bague en médaillon) mais la motivation revient et Jason Newsted
rejoint les rangs.
Metallica
sort alors "Garage days re-revisited - the $5.98 ep", un
collector de reprises pour se faire la main avant de reprendre le chemin des
stades puis "...And justice for all",
pied-de-nez
à la fin du serment d'allégeance au drapeau Américain.
Les textes sont plus corrosifs, plus engagés, plus dérangeants...
En 1991, Le groupe écrase tout sur son passage avec l'album éponyme
qui, de nos jours, est encore considéré comme le meilleur album
heavy de tous les temps. Plus discutables, les très controversés
Load et RE-load connaissent toutefois un énorme succès
planétaire, s'assurant respectivement la première place du Billboard
durant la semaine de leur sortie... En 1998 et 1999, le groupe hiberne mais
remplit encore la caisse aux dollars avec "Garage, Inc" (composé
de reprises des groupes les plus influents sur la composition d'Ulrich &
Hetfield) et le "S&M", surprenant mélange de métal
et de classique, sous la houlette de Mickael Kamen qui avait assuré
les arrangements de la version "elevator" de Nothing else matters"
uniquement disponible en face B des singles de Sad But True.
Mais entre choc et demi-surprise, Jason quitte la formation en janvier 2001.
Jaymz entre en cure de désintox, le groupe semble avoir touché
le fond.
Le 24 Février 2003, Metallica annonce le nom de celui qui tiendra le manche "Excaliburien" de la basse des Horsemen, après 2 années d'attente, d'espoir, de déceptions, de rumeurs invraisemblables, parfois d'exaspération... Rob Trujillo (ex-suicidal tendencies, infectious, cantrell, ozzy...) devient le 4ème bassiste de l'histoire du groupe (hormis Bob Rock, bien entendu).
La sortie de l'album "St-Anger" a quant à elle était programmée pour le 11 Juin 2003, jour où les Horsemen interprèteront à Paris 3 concerts historiques.
GREG
Sick'N Destroyed
Pour le W-fenec, Février
2003
Chaque
album et chaque époque est marqué d'une ou plusieurs compositions
Hetfieldienne(s) .Si on ne devait retenir de l'oeuvre colossale des Trashers
de la baie de
San Francisco que quelques titres, ils seraient inévitablement les
suivants :
Kill'em
All :
Anaesthesia... Voilà un titre que seuls les vrais amoureux de (bonne)
musique peuvent apprécier. Le rendu acoustique est en effet assez moyen
mais le niveau d'interprétation et de technicité demeure grandiose!
Cette pluie de notes destructrices et improvisées émane du fou
génial et désormais cultissime Cliff Burton qui aujourd'hui
encore, suscite l'admiration puis l'agacement de tout bassiste qui se respecte.
L'enregistrement de cette plage a été réalisé
en une seule prise...
The four Horsemen est une véritable furie, une chevauchée infernale
à la hauteur de son nom qui valut au line-up de Metallica le surnom
de "cavaliers de l'apocalypse". Les rythmes sont martelés
avec frénésie, et même si le son semble avoir vieilli,
les prestations live de cette chanson dégage une énergie foudroyante
et quasi prémonitoire de ce que sont les autres plages du même
opus (No remorse, Seek and destroy, Whiplash)
Ride
The Lightning :
Fade to black : il s'agit de la première ballade des Mets. Les arpèges
s'y mêlent dans une ambiance oppressante et malsaine jusqu'à
l'explosion des guitares et les envolées divines du maître Hammett.
For whom the bell tolls : titre devenu culte à grands renforts de riffs
implacables... La technique cède ici sa place à l'efficacité
de tempos lourds et définitivement Heavy. Même Kirk met un point
d'honneur à ne pas être trop fort sur ce titre :-)
La fougue du groupe est également pleinement mise en valeur par "Creeping death" et l'énorme instrumental "Call of Ktulu"...
Master
Of Puppets :
Master Of puppets jette les bases de la "chanson tiroir" dont les
Mets se sont fait une spécialité. Les rythmiques Speed sont
entrecoupées de riffs heavy et d'arpèges totalement inconcevables
pour l'époque! LA chanson culte pour beaucoup...
Battery : Après une intro étonnante de "calme et de sérénité",
Hetfield & consorts déchaînent toute l'énergie dont
ils disposent pour asseoir définivement leur suprématie dans
le domaine du Speed/Heavy Metal. Un morceau à couper le souffle qui
ne laisse d'ailleurs que de maigres instants de répit pour reprendre
sa respiration.
Les autres titres phares de "Master" sont nombreux.... je pense que tout le monde sera d'accord pour ne citer que Welcome Home, Leper Messiah & Damage, Inc.
...And
Justice For All :
...And Justice for all est un titre gigantesque tout à fait représentatif
de l'empreinte laissée par l'opus du même nom. Les architectures
sont complexes, travaillées, parfois très mélodiques.
Les guitares acoustiques y sont bousculées par une distortion pachydermique!
Aucune concession...
One : Dans l'ambiance glauque d'une chambre d'hôpital, un soldat blessé
au combat gît sur son lit. Atrocement mutilé, il a perdu l'usage
de ses membres, de la parole de la vue et de l'ouïe, n'étant plus
rattaché au monde que par les tuyaux qui le nourrissent. Devenu prisonnier
de son propre corps, il hurle de là où nul ne peut l'entendre
et supplie Dieu d'abréger son supplice en lui accordant cette mort
libératrice qui tarde à venir... Toutes les horreurs de la guerre
condensées en une chanson où les mitrailleuses (remplacées
par la légendaire double-pédale de Lars) tiennent le haut du
pavé.
Les autres classiques de l'album??? Blackened, Harvester of sorrow, et To
live is to die (un instrumental composé avec Cliff, peu de temps avant
son tragique accident)
Metallica
= le "Black Album" :
L'album est sans nul doute celui qui a consacré Metallica au panthéon
heavy, élevant la formation au rang de mythe, loin au dessus des autres.
Enter Sandman est à l'origine un riff qu'Hammett jouait en boucle dans
sa chambre d'hôtel, un soir d'insomnie... Une fois présenté
à Lars, le morceau subit quelques modifications que le Danois considère
aujourd'hui encore (en scrutant Kirk du coin de l'oeil) comme étant
décisives pour le succès du titre.
Nothing else matters : Assis au téléphone avec sa guitare sur
les genoux et un correspondant passionnant comme un documentaire sur les boutures
de buissons en Roumanie, Jaymz gratte quelques cordes à vide. Soudain,
il sort de sa conversation soporifique et lance un brutal "bon j'y vais".
LE slow heavy par excellence est né...
The Unforgiven comporte un schéma de construction intéressant
où tout est inversé (Les couplets sont plus puissants que les
refrains). L'utilisation du mute est également exploitée avec
une simplicité contrastée d'efficience!!! Un morceau d'anthologie...
Les autres songs à retenir : Wherever I may roam, Sad but true, Struggle
within, Through the never...
Load et Reload
:
De ces albums TRES controversés car significatifs d'un revirement de
style à hauts risques, on ne retiendra que Until it sleeps, King nothing
(à l'origine appelé "Load"), The memory remains et
la contre performance "The Unforgiven2"...
GREG
Sick'N Destroyed
Pour le W-fenec, Avril
2003